Coup d’Etat au Niger : La CEDEAO doit mettre de l’eau dans son vin

 

En donnant un ultimatum d’une semaine aux putschistes nigériens pour remettre en selle, le président renversé, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait-elle vraiment l’intention de négocier et de dialoguer avec les militaires nigériens qui ont pris le pouvoir le 26 juillet 2023 à Niamey. Sinon comment comprendre qu’après le blocus économique, la fermeture de l’espace aérien, la coupure d’électricité dans le pays, les dirigeants de la CEDEAO disent encore vouloir le dialogue avec les putschistes. De quel dialogue s’agit-il si vous coincer de la sorte une population extrêmement pauvre ? A quelle réaction vous vous attendez alors ?Les populations blessées dans leur amour propre sont sorties dans les rues et ont, pour la plupart, réagi énergiquement pour préserver leur souveraineté, leur indépendance et leur dignité face à « l’agresseur ». Ce pays, considéré comme étant parmi les plus pauvres de la planète, veut ainsi apporter une réponse cinglante aux sanctions de la CEDEAO en refusant de céder aux menaces de l’institution sous-régionale.Au lieu de se remettre en cause par rapport à la gouvernance dans les pays membres et chercher à mettre fin aux tripatouillages des Constitutions dans l’espace, la CEDEAO qui semble « borgne », ignore les causes de ces coups de force. Qu’a-t-elle fait quand le président guinéen, Alpha Condé et son homologue ivoirien, Alassane Ouattara ont modifié leur Constitution pour briguer un troisième mandat ?Le nouveau président nigérian Tinubu a-t-il été bien conseillé et a-t-il bien mûri cette opération pour ramener l’ordre constitutionnel au Niger qui risque de mettre à feu et à sang la sous-région, alors qu’il vient d’être nouvellement installé et sans expérience dans la gestion d’un Etat, selon les observateurs. Les préparatifs vont bon train dans les deux camps. Les chefs d’état-major de la CEDEAO ont déjà peaufiné leur plan d’action au Niger et les putschistes ont, de leur côté, appelé à défendre leur pays et leur souveraineté. Ils ont même nommé un Premier ministre pour former un nouveau gouvernement.Pour dire que la CEDEAO dont l’ultimatum a pris fin dimanche 6 août, doit mettre de l’eau dans son vin et privilégier le dialogue, et le vrai, seule voie vers la baisse de tension et la reprise des activités économiques dans ce pays qui ne demande qu’à œuvrer pour son développement.Le président Tinubu devrait écouter les Sénateurs du Nigeria qui penchent plutôt pour la voie diplomatique et tenir aussi compte des observations de l’Algérie, qui pense qu’une intervention contre le Niger peut être le début de l’embrasement du Sahel et une «menace directe» pour son pays. La deuxième réunion extraordinaire de la CEDEAO prévue le 10 août, sera-t-elle la bonne pour amener les chefs d’Etat membres de l’institution à emprunter la voie de la sagesse pour épargner un bain de sang à la sous région qui n’a en pas besoin dans la mesure où le défi sécuritaire depuis une décennie n’a pas encore été résolu.

Kamon

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